Je me rappelle avec émois mes premiers pas dans l'univers de Silent Hill, il y a maintenant plus de dix ans, dans ma petite chambre d'étudiant. Il y a cette musique, ce thème de Yamahoka pour lequel je relançai fréquemment le jeu, juste pour l'entendre, avant de carrément me procurer l'OST. J'ai depuis fini consciencieusement chaque épisode, fouillant chaque recoin de la petite ville, ou même l'appartement possédé de The Room (Silent Hill 4). Il est à noter que j'avais joué à Origins sur PS2, mais déçu à l'époque, j'avais revendu ma machine pour une console HD. Le test qui suit est donc exclusif à la PsP. Et c'est le récent (et génial) Shattered Memories qui m'a donné envie de me replonger dans le cauchemard.
Je lance l'UMD, et le premier écran m'indique d'éteindre les lumières et de brancher mon casque. Ca tombe bien, je pratique toujours la portable dans ces conditions. La scène d'introduction est un poids lourd qui s'arrête brutalement sur une route embrumée. Apparaît alors Travis Brady, carré, casquette vissée sur la tête, rongé par ses cauchemards. Une chanson signée du maître cité plus haut vous plonge alors immédiatement dans l'ambiance et Travis arrive dans une maison en proie aux flammes, dont il ressortira le corps calciné d'une jeune fille pour la conduire à l'hôpital (de Silent Hill, pauvre de lui...) et tenter de la sauver. Serait-ce Alessa..?
Première impression (peut-être galvaudée par la taille de l'écran), c'est beaucoup plus beau que mon souvenir de la version PS2. Le casque amplifie chaque détail sonore, je suis vraiment dedans, le rendu graphique des flammes est époustouflant pour la machine et ô joie, bonheur jouissance ultime je ne ressens pas le manque d'un second stick! Travis répond parfaitement à chaque déplacement, la caméra suit à merveille, tout est simple et intuitif, le pied!
Evidemment c'est du Silent Hill, je ne m'attends pas à de grands changements ou évolutions (en ai-je vraiment envie?) et il n'y en aura d'ailleurs pas. N'empêche j'ai bouclé le jeu, et il vaut vraiment le coup. Les armes sont légion, blanches ou à feu, je pense ici à Silent hill 3 car vous trouverez même une mitraillette. Les munitions sont pourtant peu nombreuses, et il s'agit bien de les compter pour ne pas courrir à sa perte. Personnellement ma technique consiste à n'utiliser que des armes blanches pendant l'exploration afin de pouvoir vider mes chargeurs sur les boss, ce qui devient plus difficile vers la fin du jeu, étant donné la taille démesurée de certains ennemis. Petit détail amusant, Travis doit avoir de très grandes poches car vous vous retrouvez vite avec trois télés, 2 machines à écrire, une boîte aux lettres (les gros objets pouvant être brisés sur les créatures rencontrées), un katana, deux barres à mines.... deux fusils, deux revolver...
L'histoire se situe bien avant le premier épisode, on n'apprend pas grand chose de plus mais peu m'importe chaque histoire dans cet univers étant à mon sens unique. Les personnages croisés sont coutumiers des lieux (Lisa Garland l'infirmière sexy) et le frisson est toujours là quand la radio s'emballe, quand les portes claquent, le casque ajoutant vraiment quelquechose. Les niveaux sont suffisamment originaux (notamment le théâtre, rempli de trouvailles ou encore l'asile et ses flashbacks en noir & blanc).
Vous l'aurez compris cette version n'a pas à rougir bien que développée par Climax, fans de la série et nouveaux arrivants y trouveront environ six heures de poésie horrifique en attendant Silent Hill 6...